Rénovation Rolls Royce Silver Spur 1988
Rolls Royce Silver Spur 1988
Agée de 23 ans et affichant 150 000 kilomètres au compteur, notre Silver Spur est un exemplaire qui affiche un kilométrage certes très faible pour une Rolls Royce, mais malgré tout élevé par rapport à ce que l'on peut constater en règle général (rares sont les Rolls dont les compteurs affichent plus de 100 000 kilomètres).
Parmi les avantages par rapport à un faible kilométrage, il faut relever :
- plus que pour toute autre voiture, une Rolls qui roule peu se dégrade nettement plus rapidement, même stockée dans de bonnes conditions.
- une voiture peu kilométrée aura nécessairement une grande majorité d'organes d'origines, donc relativement anciens.
A moins d'être confronté à un exemplaire entretenu à grand frais avec tous les documents permettant de s'en assurer, il faut donc garder à l'esprit qu'un faible kilométrage pourra potentiellement être synonyme de problèmes récurents.
Parmi les inconvénients :
- une usure générale, même si certains organes ne sont que rarement concernés (moteur, boite à vitesses et pont sont d'une fiabilité remarquable).
Nous avons donc choisi de supprimer les inconvénients liés au kilométrage de notre Spur.
Pour arriver à un résultat satisfaisant, nous avons tout d'abord entamer une profonde révision mécanique.
Voici ce que nous avons changé par nécessité :
- crémaillère de direction: compte tenu du poids qu'il doit supporter, il est assez courant de constater des fuites et une usure de cet organe.
- vérins de suspension arrière: avec le temps, ceux-ci se mettent à fuir. Dans le cas présent, le vérin de droite présentait des fuites, mais nous avons naturellement changé les deux afin de repartir sur une base saine.
Les tuyaux de retour accompagnés des raccords ont évidemment été changés.
- flectors de transmission: cette génération est équipée de flectors d'arbre de transmission en caoutchouc. Compte tenue du poids et du couple qu'ils doivent supporter, leur durée de vie est limitée.
Cette simple petite pièce peut être la source de nombreux désagréments telles que bruits et vibrations, incompatibles avec le confort d'une Rolls Royce. Le flector primaire étant usé, nous en avons profité pour changer le secondaire.
- disques et plaquettes de freins avant: si cette opération se résume à de l'entretient courant, il ne faut pas oublier que le train avant ne comporte pas moins de deux étriers de freins par roue, il y a donc huit plaquettes à changer, ce qui représente un coût non négligeable.
Ce que nous avons fait par prévention :
- révision des étriers de freins: avant d'éviter tout risque de fuite à ce niveau.
- changement des sphères de suspension: même si l'opération est simple, nous avons profité du changement des vérins arrière pour les remplacer.
- amortisseurs avant: ils supportent un poids considérable, et une suspension arrière neuve n'a d'intérêt que si l'avant l'est également.
Côté mécanique, la voiture ayant reçu une révision récente, nous nous en sommes tenus aux habituelles vidanges des fluides et changements des filtres.
Nous avons ensuite procédé au démontage de la carrosserie qui allait recevoir une peinture neuve.
Là encore nous ne pouvions rester dans l'approximatif, notre Spur a donc bénéficié d'un décapage des couches de peintures, ce qui nous a permis de constater que certains éléments avaient été repeints mais que la grande majorité de la voiture avait sa peinture d'origine.
Pas de traces de corrosion, hormis une rouille superficiel sous l'Everflex.
Cette matière, que l'on pourrait rapprocher à du vinyle, recouvrait l'ensemble du pavillon.
L'inconvénient de cette technique est qu'avec le temps, l'humidité s'infiltre entre la tôle, la toile et l'Everflex. Invisible les premiers temps, la rouille se répend peu à peu, jusqu'à ce que des cloques apparaissent.
Nous avons également pu détecter une réparation ancienne de la partie arrière de la voiture.
En effet de nombreuses pièces composant la voiture sont datées, telles que les feux arrières. La date de fabrication de ces derniers étant ultérieure de quelques mois à la mise en circulation, nous avons conclus, aidés par quelques traces de réparations sur certaines tôles, que la voiture avait subit un choc arrière superficiel lorsqu'elle n'avait que quelques mois.
La réparation a cependant été faite dans les règles de l'art, les alignements sont droits et les espacements respectent les cotes d'origine.
Sans le décapage ni le démontage scrupuleux de la voiture, cette réparation n'aurait pu être découverte.
Une fois l'ensemble mis à blanc, la carrosserie a reçu une nouvelle protection anti rouille.
Nous avons décidé de peindre le pavillon en remplacement de l'Everflex pour éviter les problèmes cités précédemment.
Certaines Spur étant sorties d'usine dans cette configuration, il ne s'agit la que d'une petite entorse à l'origine.
La peinture achevée, la voiture a pu être remontée avec des joints de pare brise et de lunette arrière neuf, un pare brise neuf, et l'ensemble des pièces (calandre, feux, phares, baguettes...) a été nettoyé.
Nous vous invitons à présent à découvrir en image les étapes de la rénovation de la carrosserie.