Bentley T
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Chapitre 1 : Le modèle
Présentée à l'automne 1965, la Silver Shadow remplace la démodée Silver Cloud. Avec une technologie remontant en grande partie à l'avant guerre, cette dernière est dépassée sur le plan des capacités routières, et n'est plus en phase avec les besoins du marché.
La Shadow incarne une révolution pour la vénérable marque dont la tradition est un leitmotiv.
Il est vrai qu'avec presque dix ans d'expérimentations (les projets « Burma » et « Tibet », destinés à remplacer la Cloud, démarrent dès 1956), les ingénieurs ont pris tout le temps nécessaire pour développer une multitude d’innovations, toutes plus discrètes les unes que les autres, car ne visant qu'à améliorer le confort et la sécurité des passagers.
Première carrosserie monocoque de la marque (la Cloud utilisait encore un châssis séparé), elle intègre une technologie à la pointe de son époque, tout en ménageant une fiabilité de haut vol (il n'était pas envisageable pour la marque que les clients essuient les plâtres d'une technologie non aboutie).
Les multiples assistances confèrent à la Silver Shadow une incroyable facilité de conduite, et la sécurité active a joué un rôle important dans le développement de l'auto.
Freinage, tenue de route, confort et facilité de conduite n'ont plus rien à voir avec la Cloud.
La grande majorité des acheteurs apprécieront ces qualités, en désertant la confortable banquette arrière pour conduire eux même leur Rolls.En effet, la Shadow sera la première Rolls à conduire, et non plus le lourd carrosse qu'incarnaient les précédentes productions de la marque.
Qu'ils soient industriels, chanteurs, acteurs ou bien politiciens, bon nombre des grands de ce monde s'afficheront en Silver Shadow, faisant d'elle l’icône d'une époque.
Si la voiture fut parfois décriée par les puristes à sa sortie, on peut dire aujourd'hui que la marque ne s'est pas trompée dans ses choix, puisque la Silver Shadow rencontra un succès important, avec 16717 exemplaires produits, entre 1965 et 1976.
Elle évoluera régulièrement tout au long de sa carrière, avec notamment trois évolutions majeures : habitacle en 69, augmentation de la cylindrée en 70, voies élargies en 73.
Tout comme l'ont été les Silver Cloud auparavant, les Silver Shadow se déclineront en Bentley.
Baptisée sobrement "T", la Bentley est techniquement identique à sa cousine ornée du double R.
L'habitacle est également similaire, exception faite des logos du tachymètre et de la pédale de frein. Le jeux des sept erreurs ne peut se jouer qu'à l'extérieur. Enjoliveurs de roues, badges, capot, pare choc avant et surtout la fameuse calandre constituent les seules différences.
Choisie à l'époque par des acquéreurs certes fortunés, mais cultivant une certaine discrétion, la T constitue, hier comme aujourd'hui, un choix d'esthète.
Produite à seulement 1703 unités, dont environ 700 avec le volant à gauche, la Bentley T1 est une véritable rareté.
S'il est difficile de dénicher une belle Silver Shadow, la recherche d'une T convenable ne peut être que le fruit de longues recherches, ou d'un coup de chance.
Victimes d'une grande fiabilité, Silver Shadow et T n'ont hélas pas reçu le traitement qu'elles méritaient. Il est aujourd'hui difficile de trouver de beaux exemplaires, ou ne nécessitant pas d'importants travaux. Il faut garder à l'esprit que le coût d'entretien reste raisonnable, en revanche la remise en état d'un exemplaire négligé viendra à bout des bourses les mieux garnies. Au delà de l'aspect financier, les matériaux employés à l'époque, d'une qualité sans équivalent, comme les cuirs ou les placages des boiseries, sont aujourd'hui très difficiles à trouver, pour ne pas dire inexistant. Autant de raisons qui doivent orienter l'acheteur vers un exemplaire très bien conservé.
Chapitre 2 : L'histoire de cette Bentley T
Livrée fin 1966 en Belgique, SBX 1843 est une des toutes premières versions.
Commandée par le Baron Warnant dans une élégante livrée Dawn Blue, nous n'avons pas d'historique jusqu'en 1990.
Il semblerait qu'elle soit arrivée en France à cette époque.
5 propriétaires se sont succédés entre 1990 et 2019, et la voiture a régulièrement passé le contrôle technique, preuve qu'elle n'a pas subit de trop longues immobilisations.
En 2019, un de nos fidèles clients en fit l'acquisition, et nous l'envoya pour effectuer les travaux nécessaires au bon fonctionnement.
Depuis, environ 12000 kms ont été effectué.
Chapitre 3 : Aux rayons X
Nous ignorons le kilométrage de cette Bentley, compteur à 5 chiffres oblige.
Elle affichait 22 mkms en 1993, impossible de savoir combien de tours avaient été fait en 26 années, mais les relevés kilométriques présents dans le dossier attestent en revanche que le compteur n'a pas fait un tour supplémentaire sur les 30 dernières années.
Régulièrement entretenue mais jamais restaurée, elle présente une très belle patine d'ensemble.
Non accidentée, et non corrodée (à l'exception de la jupe arrière, reprise il y a plusieurs années, et qu'il faudra réparer de manière plus pérenne, sans urgence toutefois), c'est un exemplaire sain.
La très jolie livrée Dawn Blue est la teinte d'origine, un voile de peinture a été fait par le passé.
La sellerie, partiellement rénovée, présente correctement.
Les équipements électriques fonctionnent correctement, la climatisation, optionnelle à l'époque, n'avait pas été retenue.
Notre client nous avait confié la voiture en 2019 pour effectuer d'importants travaux, dont la restauration des vernis des boiseries, le remplacement des moquettes habitacle, mais aussi de la ligne d'échappement en inox, la révision des carburateurs, des circuits hydraulique...
A noter également parmi les travaux majeurs, la réfection du train arrière et l'installation d'un alternateur en remplacement de la dynamo d'origine.
Au total, près de 30 000€ dépensés pour fiabiliser et agrémenter la voiture.
A son volant, on retrouve un formidable agrément de conduite.
Le moteur 6L2, en pleine santé, fonctionne en silence, et offre des montées plus vives que le 6.75l des modèles post 70.
Aucune fumée ni bruit anormal, le démarrage est instantané, la pression d'huile normale, et aucune consommation excessive d'huile ou de liquide de refroidissement n'est à relever.
La boite est douce dans ses changements de rapport, le freinage irréprochable, et la sensation de légèreté, propre aux premières séries, contribue à l'agrément général.
Le travail effectué sur les trains roulants avait permis d'améliorer le filtrage, et la précision de conduite.
C'est donc un réel plaisir de conduire cette auto, dont les capacités routières sont encore remarquables plus d'un demi siècle après sa sortie d'usine.
Chapitre 4 : Son avenir
De part sa grande rareté, cette Bentley T ne peut être destinée qu'à un amateur éclairé.
Il ne s'agit en aucun cas d'un véhicule en état "concours", mais au contraire d'un objet à l'authenticité prenante, dont les rides ça et là contribuent à un envoutement certain.
Destinée à être utilisée plutôt que stockée, cette T est prête à prendre la route pour tout types de voyages.
Comme l'a fait son dernier propriétaire, le prochain devra continuer de soigner cette belle auto pour pouvoir en profiter encore longtemps.
Chapitre 5 : Les images